Objectif

Le plan stratégique du numérique se donne pour objectif principal la consolidation d’un recours pertinent aux outils numériques au bénéfice des enseignements de l’ULiège. En cela, le Plan stratégique numérique participe à l’essor d’une culture du numérique au sein de l’ULiège que nous désirons pérenne et ancrée au sein de notre Institution à l’horizon 2030.

Valeurs

Ce recours au numérique sera considéré comme d’autant plus pertinent qu’il respectera certaines valeurs fondamentales partagées au sein de l’ULiège comme celles qui sous-tendent sa devise depuis septembre 2019, Scientia Optimum : humanité, liberté, audace et responsabilité. Ainsi, le recours au numérique se voudra au sein de l’ULiège inclusif dans le sens où il veillera dans son déploiement et dans son usage au quotidien au respect de ses utilisateurs dans leur diversité. Toujours conformément à la valeur humanité, l’ancrage numérique de l’enseignement veillera à intégrer les étudiant·e·s dans la société moderne en misant sur les aspects de citoyenneté, d’émancipation et d’autonomie. La liberté dans ses usages comme dans ses non-usages sera évidemment garantie aux enseignants de notre Alma Mater. Chacun·e doit se sentir libre de recourir ou non aux outils numériques dans ses activités pédagogiques ou de soutien aux formations. Chaque enseignant·e doit pouvoir choisir librement les outils numériques qui lui semblent les plus adaptés à son approche pédagogique. Le recours aux outils numériques dans nos enseignements représente par ailleurs une formidable opportunité pour exprimer la valeur d’audace à laquelle notre Institution est attachée. Sans tomber dans la techno-idolâtrie, les outils numériques offrent de formidables espaces d’innovation favorables au renforcement de la qualité de nos enseignements. L’investissement des enseignants-chercheurs et encadrants doit dans ce cadre être encouragé, soutenu, valorisé et davantage partagé au sein de la communauté universitaire. Bien entendu, cette audace doit être mesurée, responsable. En cela l’impact de cet investissement dans le numérique doit être évalué régulièrement tant du point de vue pédagogique, que de l’éthique, du bien-être des utilisateurs, ou encore sur le plan écologique.

Principes directeurs

Ces valeurs partagées au sein de notre Institution forment ainsi le sous-bassement des principes directeurs qui guident ce plan stratégique du numérique dans l’enseignement. Ces principes sont au nombre de sept et ont pour but de guider nos actions pour les prochaines années en vue d’un recours pertinent aux outils numériques au bénéfice des enseignements.

Pertinence des outils numériques

I. Un usage raisonné et raisonnable des outils numériques au service de la qualité de l’enseignement

Les outils numériques révèlent pleinement leur pertinence quand ils sont au service de la qualité des enseignements où ils offrent de nouvelles opportunités pédagogiques. Dès lors, le recours aux outils numériques doit s’envisager comme un moyen pour atteindre les objectifs pédagogiques visés respectant ainsi le principe de l’alignement pédagogique. Dans la perspective de l’amélioration significative de la qualité des enseignements, la recherche scientifique doit être envisagée pour étayer cet état de l’art. Le recours aux outils numériques dans les enseignements se veut donc raisonné et raisonnable tant par l’investissement pédagogique dont ils font l’objet de la part des enseignants que dans leur utilisation qui doit réellement présenter une plus-value significative pour les apprentissages.

 

II. Des outils numériques pour un enseignement inclusif

L’usage des outils numériques ne doit pas renforcer les inégalités entre étudiants, mais au contraire favoriser un enseignement plus inclusif autrement dit respectant la diversité de ses utilisateurs. Cette hétérogénéité s’exprime sur le plan socio-économique bien entendu, mais aussi en tenant compte du genre, de l’âge, de l’appartenance ethnique, de l’orientation philosophique ou du handicap. Ce principe implique que l’implémentation d’une culture du numérique dans nos enseignements prenne à bras le corps les fractures de premier degré (inégalités socio-économiques) s’exprimant par un accès inégal aux équipements et à un cadre de travail épanouissant, mais aussi les fractures de second degré (accès inégal aux compétences numériques) qui creusent les inégalités entre usagers du numérique en fonction de leur maitrise des outils mis à leur disposition.

 

III. Des outils conviviaux

Dans le prolongement de ce premier principe d’inclusion socio-économique et technologique, les outils numériques mobilisés se doivent d’être d’une utilisation simplifiée, à l’ergonomie attractive, favorisant une prise en charge simple et rapide par des utilisateurs variés. Ces outils qu’ils soient ou non développés par nos propres services informatiques doivent être au service de ses principaux usagers : les étudiant·e·s et les enseignant·e·s. En ce sens, leur prise en main comme leur utilisation, au besoin avec l’aide de techno-pédagogues compétents, se doivent d’être le moins chronophages possible et le plus efficaces en regard des enjeux pédagogiques.

Leur processus de développement devra en conséquence associer les utilisateurs et comporter une séquence de validation de leur utilisabilité.

 

IV. Développer, renforcer l’usage des outils numériques novateurs tels que la simulation, la réalité virtuelle dans les enseignements et établir une veille numérique

De nombreux enseignants mobilisent déjà la simulation dans leurs enseignements et leurs formations, en particulier la simulation numérique (environnements virtuels, interfaces mimétiques, etc.). Un cadastre est en cours. L’adoption d’une politique volontariste de développement de ces outils novateurs au sein de l’ULiège favorisera un partage de pratique qui permettra d’en dégager des informations stratégiques de veille technologique. En identifiant des points communs entre différents secteurs, il sera possible de créer des jumeaux numériques (des matrices informatiques multi-usages) qui permettront de créer des situations-problèmes adaptées à différents enseignements en mutualisant les coûts de développement et de fonctionnement.

 

V. Préparer nos diplômés à la société digitalisée d’aujourd’hui et de demain

L’amélioration de la qualité des enseignements au sein d’environnement numérique visera l’acquisition et/ou le renforcement des compétences numériques des étudiant·e·s et, par extension, leur adaptation aux exigences d’une société qui voit le digital prendre de plus en plus de place tant dans le monde de travail que dans la sphère privée.  L’ULiège estime que ces compétences numériques incluent des qualifications techniques et des qualifications réflexives sur le numérique dont le niveau d’expertise visé peut varier selon le cursus. Les outils numériques mobilisés dans les enseignements et les formations au numérique doivent participer à la consolidation des chances d’insertion professionnelle de nos diplômés sur un marché de l’emploi en constance évolution.

 

VI. Encourager et accompagner le développement des compétences numériques des enseignante·s

Alors que certain·e·s enseignant·e·s sont agiles avec les technologies numériques, d’autres auront besoin d’un accompagnement pour pouvoir intégrer les outils numériques dans leurs enseignements. Plus généralement, le basculement récent de l’enseignement à distance a induit un besoin généralisé de renforcement des compétences numérique dans le corps enseignant. Afin de répondre à ces différents besoins, l’ULiège entend renforcer à la fois son offre de formation destinée aux enseignant·e·s -et au personnel en général-  et l’accompagnement techno-pédagogique au sein des facultés pour faciliter l’accessibilité et répondre aux besoins spécifiques.

 

VII. Une culture numérique dans le respect des engagements pour un développement durable et, plus spécifiquement, pour une plus grande sobriété énergétique

Dans un contexte de crises environnementales largement constatées et endurées, l’essor d’une culture numérique au sein de notre Institution ne peut s’envisager sans viser une plus grande sobriété dans l’usage des outils en termes de consommation d’énergie et de production de gaz à effet de serre. On sera ainsi particulièrement attentifs au mode de fabrication des équipements, à leur durée ainsi qu’à la consommation d’énergie induite par leur utilisation régulière.   

 

Les acteurs 

Consolider la pertinence du recours au numérique dans les enseignements à l’ULiège implique de mettre en cohérence trois types de connaissances dans le chef des enseignants et agents intervenant à divers titres au service de la qualité des apprentissages des étudiants : les connaissances des contenus scientifiques disciplinaires, les connaissances des technologies et du numérique et les connaissances en pédagogie universitaire. Or s’inscrire dans cette logique inhérente au modèle TPACK (Technological Pedagogical and Content Knowledge) demande de mettre en interrelations des acteurs et des services dont les champs de compétences relèvent de certaines de ces trois sphères de connaissances en particulier (ou de leurs intersections : connaissances pédagogiques de contenus, techno-pédagogiques et technologiques de contenus).  

 

Technological Pedagogical and Content Knowledge

 

À cet égard, si les connaissances des contenus disciplinaires, notamment soutenues par la recherche, sont évidemment l’apanage des professeurs et encadrants en facultés, l’expertise en matière de soutien à la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage sur les versants technique/numérique et pédagogique se retrouve chez un large panel de ressources et structures mandatées dans l’Institution à un niveau transversal ou local : 

  • Parmi eux, la CARE Outils numériques et le Conseil stratégique du numérique, constitués pour penser, orienter et planifier le choix d’outils numériques et leurs usages pédagogiques, occupent une place centrale dans la sphère de connaissance numérique en bonne intelligence avec le SEGI. La CARE Outils numériques regroupe sous son égide l’entité eCampus (dont les compétences se situent précisément dans l’intersection techno-pédagogique), ainsi que celles des MOOCs et de la Réalité virtuelle (dont les conseillers et acteurs clés relèvent de la zone des connaissances techniques de contenu notamment). 
  • À leurs côtés, l’IFRES et son équipe d’enseignants, de chercheurs et de conseillers pédagogiques est un acteur privilégié de la sphère de connaissances en pédagogie universitaire à travers ses missions centrales : l’accompagnement des enseignants et des départements dans leurs actions d’enseignement et d’évaluation ; la coordination de l’offre de formation en pédagogie universitaire ; la recherche (et sa promotion) dans cette discipline. À travers divers projets et lignes d’action, l’IFRES fait aussi des incursions très régulières dans la zone des connaissances techno-pédagogiques (via le SMART notamment) ou celle des connaissances pédagogiques de contenus (PEPPS ou SI Pass p. ex.). 
  • Autre pilier incontournable du conseil pédagogique orienté pour sa part vers les étudiant·e·s, l’équipe Guidance Étude (GE), relevant du Service des Affaires étudiantes et donc de la sphère de l’Administration, met en œuvre de longue date un large éventail d’actions afin de les soutenir. Témoins privilégiés des besoins et ressentis des étudiants en lien avec les enseignements dispensés, les conseillères de GE sont en mesure d’offrir un éclairage complémentaire à celui des accompagnateurs au service direct des enseignants sur de multiples aspects (techno-pédagogiques, pédagogique de contenu…) et notamment à travers diverses collaborations avec des acteurs précités (projet « Feedbacks 1er Bac », « Feedback For You » …).   
  • D’autres intervenants essentiels présentent des profils de fonctions et de compétences gravitant diversement autour de ces trois sphères et leurs intersections au service de la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage : enseignants à la fois experts contenus et très investis dans des projets innovants à caractère techniques et/ou pédagogiques, les vice-doyen·ne·s à l’enseignement / les doyen·ne·s et les responsables de filières impliqués et soutenants, mais aussi les didacticiens des disciplines (impliqués dans le CAPAES), des experts des sciences de l’éducation (en faculté) pointus dans ces domaines… Le rôle des enseignants comme des autorités décanales en particulier dans la capacité d’un département voire d’une faculté à se positionner collectivement vers le centre du modèle (donc vers une forme de convergence et de coexistence de ces trois connaissances) est sans doute important, et donc à promouvoir. 
  • Enfin, dans la plupart des facultés ont été créées, sous la houlette des autorités décanales, des fonctions de conseillers ou de coordinateurs pédagogiques facultaires aux missions variées, généralement compétents au niveau du contenu et aptes à concilier des casquettes de soutien pédagogique et/ou administratif à destination des étudiants, voire des enseignants (leur permettant d’investir de façon efficace la zone des connaissances pédagogiques de contenus notamment). En vue de constituer un réseau de relais à la CARE Outils numériques au sein des facultés, la perspective de recruter des techno-pédagogues facultaires serait de nature à y renforcer la proximité entre les trois sphères de connaissances au bénéfice des enseignant·e·s et étudiant·e·s, et ce avec le soutien de la CARE Outils numériques et de l’IFRES mettant leurs compétences respectives au service du développement des compétences techniques et pédagogiques de ces conseillers. 

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